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C’est notre « dernière chance » de sauver la planète, alerte le GIEC

Andrea Lubeck

Le GIEC nous sert un « dernier avertissement » : la fenêtre pour agir pour le réchauffement planétaire « se referme rapidement ». Mais la planète peut tout de même éviter un effondrement climatique. Voici ce qu’il en est de notre climat.

En 2018, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) alertait des « défis sans précédent pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ».

Celui-ci indiquait clairement qu’il fallait réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030 par rapport au niveau de 2010 si on voulait respecter l’objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris et ainsi éviter les pires conséquences des changements climatiques.

Malgré cela, les GES n’ont pas cessé d’augmenter dans les cinq dernières années. Par conséquent, la température de la planète est environ 1,2 °C plus chaude par rapport à l’ère préindustrielle à cause de l’utilisation des combustibles fossiles, en plus d’une utilisation inéquitable et non durable de l’énergie et des sols dans le dernier siècle.

Tout cela a mené à des événements climatiques extrêmes – comme les canicules, les feux de forêt, les inondations et la sécheresse, entre autres – plus fréquents et intenses. Autre preuve : les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées.

QU’EST-CE QUI NOUS ATTEND?

Les scientifiques du GIEC estiment qu’on va atteindre un réchauffement planétaire 1,5 °C « à court terme », soit entre 2030 et 2035, dans à peu près tous les scénarios d’émissions de GES.

Ainsi, même si les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais vécues à l’échelle mondiale, elles seront néanmoins parmi les plus fraîches du reste du siècle.

On peut donc s’attendre à ce que les événements climatiques extrêmes continuent de s’aggraver et d’avoir des conséquences de plus en plus dangereuses pour la nature et les populations de partout dans le monde, alerte le GIEC.

« Pour tout niveau de réchauffement futur, de nombreux risques associés au climat sont plus élevés que ce qui avait été estimé », préviennent d’ailleurs les auteurs.

Pour arriver à cette conclusion, ces derniers se sont basés sur les événements météo extrêmes survenus récemment, de même que sur des nouvelles connaissances scientifiques.

QUELLES SONT LES SOLUTIONS?

Même si les nouvelles semblent mauvaises, il est encore temps d’agir. Mais il faut le faire rapidement, prévient le groupe.

Heureusement, « il existe de nombreuses options réalisables et efficaces pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique », notent les auteurs. Ces mesures exerceront une influence sur les millénaires à venir.

Il faut, notamment, se détourner des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables en cessant de subventionner le secteur pétrolier et gazier et en n’approuvant plus de nouveaux projets.

Il faut également repenser nos façons de vivre : densifier les villes, revoir notre alimentation pour favoriser les aliments d’origine végétale et miser sur l’agriculture durable.

L’objectif : diminuer de moitié les émissions de GES d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019 et atteindre la carboneutralité d’ici 2050.

Une « action climatique efficace et équitable permettra non seulement de réduire les pertes et les dommages subis par la nature et les populations, mais aussi d’obtenir des avantages plus larges », rappelle le président du GIEC, l’économiste Hoesung Lee, dans un communiqué.

« Ce rapport de synthèse souligne l’urgence de prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore assurer un avenir durable et vivable pour tous », poursuit-il.

POURQUOI LA SYNTHÈSE?

Le GIEC est conscient que ses rapports peuvent être difficiles à lire et à comprendre pour le commun des mortels.

Le groupe a donc fait une synthèse des conclusions clés contenues dans ses trois rapports publiés au cours des huit dernières années. Ceux-ci ont fait un état des lieux du climat, expliqué les conséquences du réchauffement planétaire et exposé les solutions pour lutter contre le changement climatique.

Même si cette synthèse ne comprend pas de nouvelles données scientifiques, elle est importante puisqu’il s’agit du dernier rapport du GIEC avant 2030. C’est le dernier à être publié alors qu’il est encore temps de limiter le réchauffement climatique sous la barre de 1,5 °C.

C’est pour ça que le GIEC qualifie ce rapport de « dernier avertissement », alors que le patron de L’ONU Antonio Guterres estime qu’il s’agit d’un « guide de survie pour l’humanité » face à cette « bombe à retardement climatique ».

– Avec des informations de L’AFP

et du Guardian

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2023-03-23T07:00:00.0000000Z

2023-03-23T07:00:00.0000000Z

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