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Plongée dans l’histoire du bâtiment du Vieux-montréal qui a brûlé

Camille Dauphinais-pelletier 24 heures

Un incendie a tristement ravagé un immeuble patrimonial dans le Vieux-montréal la semaine passée, faisant plusieurs victimes. Au moment d’écrire ces lignes, deux corps avaient été extirpés des décombres, et cinq autres personnes manquaient toujours à l’appel. Retour sur l’histoire de ce bâtiment, qui disparaîtra du coeur historique de Montréal.

L’édifice William-watson-ogilvie a été construit en 1890 et était situé tout près du fleuve, en plein coeur de ce qu’on considère aujourd’hui comme le quartier touristique du Vieux-montréal. Il faisait face à la place D’youville et une autre de ses façades était bien visible sur la rue du Port.

PASSÉ COMMERCIAL

C’est un homme d’affaires, William Watson Ogilvie, qui a fait construire cet immeuble par l’agence d’architectes Hutchison and Steele, à un emplacement où il y avait auparavant trois magasins, peut-on apprendre sur le site web officiel du Vieux-montréal. Il comprenait trois étages (incluant le rez-de-chaussée) et une tour bien caractéristique donnant sur le coin de la rue. Il a été construit en « pierre grise de Montréal », un matériau qui était extrait de plusieurs carrières de l’île à l’époque.

L’objectif du bâtiment est d’abord d’abriter les bureaux de la Ogilvie

Milling Company, l’entreprise familiale qui se spécialise en transformation de céréales en farine. C’est ce qui va se passer jusqu’à la vente de l’édifice en 1946 ; il est ensuite occupé par des agences gouvernementales, toujours selon le site web du Vieux-montréal.

À partir de 1967, l’usage du bâtiment devient partiellement résidentiel aux étages supérieurs. Les logements y prennent de plus en plus de place avec les années.

AU MOMENT DE L’INCENDIE

Au moment de l’incendie, l’immeuble était occupé au rez-de-chaussée depuis plus de 25 ans par l’agence d’architecture Lapointe Magne & Associés, qui a d’ailleurs annoncé sur son site web que ses activités seraient passablement perturbées durant les prochaines semaines.

Selon des informations récoltées par Le Journal de Montréal, l’endroit comprenait aux étages supérieurs plusieurs logements loués sur la plateforme Airbnb, même si ce type de location n’est pas permis dans ce secteur de la ville. C’est probablement ce qui explique que parmi les sept personnes présumées victimes de ce brasier, on retrouve des gens du Québec, de l’ontario et des États-unis, selon TVA Nouvelles.

Un locataire qui habitait les lieux de façon permanente depuis trois ans et qui n’était heureusement pas chez lui le soir de l’incendie a confié au Journal de Montréal que plusieurs appartements du bâtiment ne possédaient pas d’issue de secours ou de fenêtres. « Mon logement n’avait pas une seule fenêtre », a raconté celui selon qui seulement 3 des 15 unités sur place étaient louées à l’année, les autres étant mises en location sur Airbnb.

Depuis l’incendie, la Ville de Montréal a d’ailleurs annoncé qu’elle formerait une équipe d’inspecteurs dédiée aux Airbnb illégaux. Le gouvernement du Québec promet aussi de serrer la vis à la plateforme. –Avecgenevièveabran

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2023-03-23T07:00:00.0000000Z

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