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Elles ont acheté un triplex entre amies et partagent leurs conseils

Anne-sophie Roy

Sarah Blanchette, Mariève Proulx et Martine Côté sont amies depuis 10 ans. L’été dernier, elles se sont lancées dans un projet fou, celui de l’achat commun d’un triplex, à Montréal. Elles nous racontent les grandes étapes de ce projet « excitant et effrayant » à la fois.

Un projet comme

« Ça a toujours été une joke qu’un jour, entre amies, on allait acheter quelque chose ensemble, on allait sacrer nos chums là, pis ça allait être La galère ! » lance d’emblée Sarah Blanchette, 35 ans, en faisant référence à la célèbre série télévisée québécoise dans laquelle quatre mères célibataires cohabitent dans le même immeuble.

À l’été 2022, elles se sont lancées dans le projet instinctivement, après que Martine a décidé de quitter son logement et que

Mariève a quitté la banlieue pour revenir en ville.

« On avait peu espoir de trouver quelque chose qui allait entrer dans nos critères », explique Sarah, qui est directrice de lieux de tournages. « On devait absolument trouver trois logements libres de grandeurs semblables et ça, ce n’est pas fréquent à Montréal. »

Au bout de seulement trois visites, c’est le coup de coeur : un triplex de 1927 sur trois étages en plein coeur de Rosemont à 950 000 $. Comble de joie : il est possible de circuler sur les trois étages, car l’ancien propriétaire occupait l’entièreté de l’immeuble.

« Ça a été un achat émotif », admet Sarah. « Tout s’est passé très vite et pour ma part, j’aurais été portée à attendre au moins un an avant de me lancer dans un aussi gros projet. Mais quand tu as une belle opportunité comme ça, tu la saisis. »

Excitant et effrayant à la fois

Un projet d’une telle envergure a de quoi mettre à épreuve même les couples les plus solides. Imaginez si une troisième personne s’amène à la table des décisions.

« Il faut être transparent dès le départ », indique Sarah Blanchette. « On est allées avec les capacités financières de chacune, alors on n’a pas mis la même mise de fonds, mais on a décidé de partager l’hypothèque à parts égales, puisque nos logements ont le même volume. »

Ce faisant, les trois propriétaires sont plus dépendantes les unes des autres en cas de difficultés financières, mais aussi en cas de revente de l’immeuble ou même de décès.

D’ailleurs, les trois propriétaires ont souscrit à des assurances vie pour se protéger l’une l’autre en cas de décès et pour éviter de léguer des dettes aux consoeurs. Ces décisions ont été prises après des conversations « inconfortables », mais « nécessaires ».

« C’est excitant et effrayant à la fois », admet Mariève Proulx, une chanteuse de 37 ans. « Normalement, quand tu achètes avec une autre personne, ce n’est pas trop compliqué s’il y a séparation. L’un rachète, l’autre vend. Sauf qu’ici, on est trois. S’il y en a une qui veut quitter, c’est plus compliqué. »

Mariève ne cache pas qu’acheter avec ses amies est « épeurant ». « Tu te demandes : après tout ça, est-ce qu’on va rester amies ? Il faut parler. Beaucoup », conseille-t-elle.

Et même si ce type de projet comporte son lot de défis, il a facilité son retour à Montréal comme propriétaire.

« À mon retour à Montréal, j’ai magasiné un peu et je voyais passer des 4 1⁄2 à un demi-million. Acheter un triplex, ça réduit les coûts, ça permet d’avoir une cour et un espace commun. C’est beaucoup d’avantages », explique-t-elle, avant d’ajouter qu’il est « primordial » d’avoir un bon coussin financier pour faire face aux imprévus.

Transparence

Acheter à trois implique une communication constante pour éviter les irritants, mais aussi pour éviter les mauvaises surprises. Il est notamment primordial de déterminer dès le départ ce qui est payé à trois et ce qu’il ne l’est pas.

Les trois femmes ont couché sur papier

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2023-02-02T08:00:00.0000000Z

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