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Est-ce qu’il y a des rats parce que Montréal est sale ?

Jean-michel Clermont-goulet

Les Québécois doivent s’habiller chaudement pour affronter un froid rigoureux qui s’amène sur la province vendredi et samedi.

Le front froid risque de provoquer la formation de bourrasques de neige jeudi en Abitibi-témiscamingue avant de poursuivre son chemin vers le sud et le centre de la province, pour toucher toute la vallée du fleuve Saint-laurent.

Ce passage de front froid en raison d’une masse d’air arctique provoquera une chute brutale du mercure dès la nuit de jeudi, atteignant des valeurs très basses vendredi et samedi avec des températures de -22 °C et un ressenti de -35 °C dans les secteurs du sud.

ATTENTION AUX ENGELURES

Avec ce froid polaire qui menace de s’abattre sur la province, il est important d’en connaître les risques pour votre corps, dont les engelures.

« C’est un problème sérieux qui résulte du gel de la peau exposée au froid. Les engelures se caractérisent par une peau plus pâle que d’habitude et d’apparence cireuse. Les oreilles, le nez, les joues, les doigts et les orteils sont les parties du corps le plus souvent affectées par les engelures », peut-on lire sur le site du gouvernement du Québec.

Plus le temps d’exposition est long, plus le risque est grand pour la peau, mais varie selon la température ressentie, donc le refroidissement éolien, souvent plus froid que la température réelle.

Si vous croyez être victime d’une engelure, appelez Info-santé au 811.

Des rats ont été aperçus dernièrement à Montréal, notamment dans un bâtiment de L’UQAM et au parc Émilie-gamelin. Doit-on s’inquiéter de la présence de ces rongeurs dans la métropole ? Pour y voir plus clair, on a jasé avec un exterminateur.

Depuis le 1er janvier 2022, Montréal interdit l’utilisation d’une trentaine de pesticides, dont sept rodenticides. Cette nouvelle interdiction nuit au contrôle de la vermine sur le territoire de la ville, affirme Nathaniel Leavey, copropriétaire de la firme d’extermination Les Entreprises Maheu.

En raison de ce règlement, les exterminateurs doivent utiliser des pièges plutôt que des blocs de poison, ce qui est moins efficace, poursuit l’exterminateur. « Imaginez qu’il y a un ou deux rats qui sont attrapés dans le piège. Il n’y a plus de place pour [tuer] d’autres rats. Alors qu’un bloc de poison peut tuer 5 [à] 20 rats », explique l’expert en extermination.

La présence de rats à Montréal, une bonne ou une mauvaise chose ?

Mettons d’abord une chose au clair. « Dans toutes les grandes villes, il y a forcément une présence de rats, ce qui est nécessaire », insiste Nathaniel Leavey.

Les rats sont des « nettoyeurs », des « déboucheurs de tuyaux » et ils s’arrangeront pour que la tuyauterie coule comme il faut, ajoute-t-il.

« Cependant, il faut les contrôler, mentionne Nathaniel Leavey. On nous compare beaucoup à New York [où la population de rats est bien plus importante], mais on n’est pas encore rendu là. Et il ne faudrait pas. »

Du côté de la Ville de Montréal, on estime qu’il est difficile d’établir si le nombre de rats est bel et bien en croissance.

L’an dernier, 113 requêtes ont été signalées au 311, contre 108 en 2021.

« On reste relativement dans le même ordre de grandeur depuis 2018 », souligne Philippe Sabourin, porte-parole administratif de la Ville de Montréal.

La présence de rats signifie-telle que Montréal est une ville sale ?

Dans son ensemble, Montréal n’est pas sale. Cependant, certains arrondissements ou quartiers de la métropole, notamment certains coins du centre-ville, ont des problèmes d’insalubrité, affirme Nathaniel Leavey.

Il appelle d’ailleurs à la prudence, alors que l’arrondissement Mercier– Hochelaga-maisonneuve prévoit ramasser les ordures toutes les deux semaines (plutôt que chaque semaine).

« En banlieue, les poubelles sont moins accessibles, car elles sont dans de gros bacs à roulettes. À Montréal, les sacs en plastique font le bonheur des rats. »

Comment faire pour limiter le nombre de rats ?

En plus des pièges, les exterminateurs et les citoyens peuvent utiliser la warfarine pour repousser les rats. Pour que ce poison soit efficace, plusieurs doses sont toutefois nécessaires, ce qui n’est pas optimal, souligne-t-il.

Alors que les rats se font de plus en plus visibles sur l’île, la Ville a d’ailleurs annoncé ce mois-ci qu’elle va bientôt retirer un des rodenticides de sa liste noire, la diphacinone, au grand plaisir de l’exterminateur.

Le conseil municipal doit toutefois adopter ce retrait avant que le produit puisse être de nouveau utilisé.

Selon Philippe Sabourin, ce serait une question de semaines avant le retour du poison. Pour être efficace, la diphacinone doit être ingérée à plusieurs reprises par le rat. Préparez-vous au froid polaire de vendredi

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2023-02-02T08:00:00.0000000Z

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