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Un économist ed u GIEC louange la plateform ed u Parti libéral

Petite tempête sur la scène politique : le réputé économiste Mark Jaccard, qui est membre du GIEC*, louange la plateforme environnementale du Parti libéral.

Élizabeth Ménard

Un gros point fort du Parti libéral du Canada, c’est qu’il propose des moyens qui permettent réellement d’atteindre sa cible de 40 % de réduction des GES, selon M. Jaccard, qui est directeur de la School of Resource and Environmental Management à la Simon Fraser University, en Colombie-britannique.

Le professeur explique qu’on ne devrait pas évaluer la sincérité climatique d’un parti en se basant uniquement sur les cibles de réduction des gaz à effet de serre qu’il s’est fixées, mais aussi sur les moyens qu’il compte prendre.

« Certains partis vont dire : j’ai la cible la plus ambitieuse, alors votez pour moi. Mais ce qu’un expert doit dire aux gens, c’est que c’est naïf de penser ainsi et ce n’est pas comme ça qu’on doit faire notre choix de vote. Vous avez besoin de plus d’information. Vous avez besoin de savoir si le parti a, dans sa plateforme, des politiques qui vont lui permettre de réaliser ses promesses, dont l’efficacité est confirmée par des experts indépendants », a-t-il dit en entrevue au 24 heures.

SES NOTES AUX PARTIS

Les cibles du Parti conservateur semblent aussi réalisables, mais elles sont moins ambitieuses.

C’est pourquoi Mark Jaccard donne une note de 8/10 aux propositions climatiques du Parti libéral, loin devant son concurrent conservateur (5/10), les Verts (4/10) et le NPD (2/10).

Les propositions du Bloc n’ont pas été considérées étant donné qu’il ne s’agit pas d’un parti majeur en dehors du Québec.

Mark Jaccard en arrive à ces notes après avoir évalué les politiques des quatre partis selon leurs coûts et leur effet sur leurs cibles de réduction des gaz à effet de serre, grâce à un logiciel de modélisation.

PRUDENCE

Bien que cette modélisation soit intéressante, il faut quand même la considérer avec prudence.

« Un modèle, c’est toujours sursimplificateur », dit l’économiste François Delorme, de l’université de Sherbrooke, également collaborateur au GIEC. Ça fonctionne bien avec des instruments comme la taxe et la subvention, mais moins bien quand on sort de ce paradigme, explique-t-il.

« Arrêter de subventionner les énergies fossiles, comment rentres-tu ça dans un modèle ? Ça ne se rentre pas dans une calculatrice. C’est un changement de regard, un changement de système de valeurs, fait-il valoir. Alors je ne serais pas aussi prompt à dénigrer les plateformes du NPD et du Parti vert. »

L’exercice du professeur Jaccard a le mérite de nous donner une indication précieuse : les libéraux et les conservateurs devraient être capables d’atteindre leurs cibles de réduction des GES dans les temps s’ils tiennent leurs promesses électorales.

Mais les électeurs soucieux de la crise climatique ne devraient pas se baser uniquement sur cette analyse pour faire leur choix le jour du scrutin.

*Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

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2021-09-16T07:00:00.0000000Z

2021-09-16T07:00:00.0000000Z

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