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Dans l’univers musical de Fanny Britt

Stéphane Plante

« J’étais adolescente dans les années 1990. J’ai été une fan fiévreuse de Pearl Jam. J’ai dormi dehors pour m’acheter des billets ! »

La dramaturge et romancière nous arrivera à la fin de l’été avec un récit jeunesse ponctué de références musicales qui sauront aussi ravir les parents. Même que pour nous faire patienter, elle a concocté deux pièces « interprétées » par Truffe, le personnage principal. Son fils prête sa voix pour les deux chansons composées par Philippe Brault. On a rarement retrouvé autant de clins d’oeil au rock dans un livre pour enfants (Joan Jett, Kiss, David Bowie, Françoise Hardy, John Lennon, etc.). En s’entretenant avec Fanny Britt, on ne s’étonne pas de retrouver ces groupes ou chanteurs dans son oeuvre tant la musique semble l’habiter.

Pour accompagner ton prochain livre, tu as écrit deux chansons. C’est la première fois que tu écris des paroles ?

J’ai aussi écrit une chanson sur le dernier disque d’ariane Moffatt qui s’appelle Phèdre en forêt.

Comment est née la collaboration avec Philippe Brault ?

Philippe, c’est un ami. Il connaît mon fils depuis sa naissance. Comme c’est mon fils qui allait chanter la chanson, c’était important qu’il soit en confiance dans un environnement dans lequel il ne serait pas gêné de chanter.

Est-ce qu’il y aurait des interprètes pour lesquels tu aimerais écrire ?

En général, les gens que j’admire, c’est des gens qui écrivent leurs propres textes. Je ne voudrais pas m’en mêler. Mais admet- tons, Martha Wainwright… Si un jour elle voulait que quelqu’un lui écrive des textes en français, ça me ferait bien plaisir.

As-tu déjà fait partie d’un groupe de musique ?

Pendant toute mon enfance puis mon adolescence, j’étais à l’école FACE, au centreville, qui est une école orientée vers les arts en général, mais la musique en particulier. Donc, j’ai beaucoup chanté dans les chorales.

Dans ton roman Les maisons ,la musique et la famille sont liées. Est-ce que c’était le cas chez toi ?

Oui, complètement ! Ma mère aimait beaucoup les chansonniers, la chanson française en général, la musique classique. Ma mère faisait aussi entrer de nouvelles affaires de l’avant-garde des années 1980 comme Laurie Anderson. Je me souviens du premier disque de Sinead O’connor, bien avant Nothing Compares 2U, The Lion And The Cobras.

Mon père aimait beaucoup Elvis Presley, les Beatles, le rock’n’roll en général. Un de mes frères aimait beaucoup le gros rock, le prog, le rock des années 1970. Mon grand frère aimait plus le dance très commercial.

Ton processus d’écriture semble aussi lié à la musique...

J’entends les affaires que j’écris beaucoup plus que je ne les vois. Pour moi, c’est vraiment une question de rythme. Je peux être téteuse sur des détails dans des phrases, juste parce qu’il y a une virgule ou un « de » ou un « et » de trop. J’ai l’impression que ça désaccorde la phrase. Je ne suis pas très visuelle, mais j’entends et j’écoute beaucoup.

Qu’est-ce qui a marqué ton adolescence musicalement ?

Leonard Cohen. Ça m’a beaucoup parlé quand j’avais 14, 15, 16 ans. Aussi, toute la mouvance grunge. J’étais adolescente dans les années 1990. J’ai été une fan fiévreuse de Pearl Jam. J’ai dormi dehors pour m’acheter des billets !

Tori Amos aussi a été importante. Ses textes me fascinaient. C’était comme de la colère, mais en même temps super mélodique. Pour sublimer ces émotions-là dans une espèce de beauté. C’est encore quelque chose qui m’habite.

Est-ce que tu écoutes de la musique quand tu écris ?

Ça dépend à quelle étape du travail je suis. Quand je suis dans les corrections, je ne peux pas, parce qu’il faut vraiment que je sois super alerte. Mais quand je suis vraiment dans la création, oui. Pour me mettre à la place du personnage. Je vais penser au genre de truc qu’il écoute ou la musique de l’époque où il évolue.

Est-ce que tu lis des biographies de groupes, de chanteurs ?

Oui, je suis intéressée à savoir le lien entre la vie des artistes et ce qu’ils ont créé. J’ai envie de savoir dans quel contexte telle personne a écrit telle toune. Qu’il y a eu une histoire d’amour entre Joni Mitchell et Graham Nash de Crosby, Still, Nash & Young, ça me fascine. Il a écrit Our House parce qu’il tripait sur elle.

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