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Les agriculteurs du Québec sont inquiets

Gabriel Beauchemin

Le temps chaud des derniers jours jumelé aux précipitations anormalement basses depuis le mois d’avril fait craindre le pire aux producteurs agricoles du Québec. Et la situation ne devrait pas s’améliorer de sitôt, avertit Environnement Canada.

« Si on n’a pas suffisamment de pluie en juin, même si on avait de la pluie en juillet, les retards seront irrécupérables, soutient le président général de l’union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau. Il y a beaucoup d’inquiétude, les pertes pourraient être de l’ordre de 25, 50 ou même 100 %. »

Les risques sont présents autant pour la production de céréales, que de foin et de fruits et légumes, s’inquiète-t-il.

« Pour les céréales, le blé d’automne est un bon exemple, explique-t-il. Le blé a été germé l’année passée, et là, même s’il n’a pas encore atteint sa taille, comme il fait très chaud, il est en train d’épier, c’est-à-dire que le feuillage de la plante n’est pas développé, mais l’épi est en train de se former. Alors, ça va entraîner une perte au niveau de la production de grains, c’est certain. »

FRUITS PLUS PETITS

« Un manque d’eau fait aussi en sorte que les fruits sont plus petits, poursuit-il. Comme l’arbre a moins d’eau pour aller chercher les éléments nutritifs, le fruit va être plus petit. Les pommes vont être plus petites, les bleuets vont être plus petits. »

Et les faibles précipitations entraînent nécessairement plus de dépenses pour les producteurs de fruits et de légumes qui doivent alors irriguer leurs champs euxmêmes et beaucoup plus tôt.

La situation semble particulièrement critique en Montérégie, remarque Marcel Groleau. « Il y a des secteurs en Montérégie où c’est déjà catastrophique, indique le président de L’UPA. Il y a déjà des plants, des semis de cette année qui sont morts ou qui n’ont pas germé. Il y a beaucoup de retard accumulé au niveau de la croissance. C’est trop sec. Et même s’il pleuvait, probablement que ça ne se récupérerait pas. »

PAS DE PLUIE AU MENU

La tendance à la baisse des précipitations qu’a connue le Québec au courant des mois d’avril et de mai devrait se poursuivre lors des prochains jours, selon Environnement Canada.

« Pour ce qui est des précipitations, malheureusement, on n’a pas nécessairement de bonnes nouvelles à court terme, indique le météorologue d‘environnement Canada, André Cantin. Pour les prochains dix jours, il y a très peu de précipitations de prévues sur l’ensemble de la province. »

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2021-06-10T07:00:00.0000000Z

2021-06-10T07:00:00.0000000Z

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